vendredi 24 septembre 2010

Mort à Vilnius

Cher cousin,
La semaine dernière, je te racontais comment j’avais découvert par hasard, que selon le tribunal de Lille, tu avais trouvé la mort à Vilnius, en ce tragique mois de décembre 1812. C’était une possibilité depuis la découverte du charnier à la fin de l'année 2001.  Le lieu comme la date étaient crédibles.  Selon le ministère de la guerre, tu étais « resté en arrière le 6 décembre 1812 ». Nous savons aujourd’hui que les survivants du passage de la terrible Bérézina sont arrivés dans les premiers jours de décembre dans la capitale de la Lituanie.
 En mars 1825, une « enquête » avait donc permis de juger ton décès à Vilnius « suffisamment prouvé ».  De cette enquête, malheureusement, il ne reste aucune trace, aucun document référencé dans les archives départementales du Nord. 
Deux  morceaux de ce puzzle familial venaient pourtant ainsi de  trouver leur place dans cette histoire. Il s’agit de deux reçus parcheminés; l’un est daté du 26 mars 1825. L’avoué Desrousseaux reconnait avoir reçu  126,50 francs de M.Mélino pour « honoraires déboursés relatifs  à la demande de déclaration de décès de François Vandevoorde ».
 

Le second a été rédigé le 18 mai 1825, il est signé d’une petite croix qui est « la marque » d’un Jorge Dujardin : « Je reconnais avoir reçu de Mr Melino la somme de 25 francs pour avoir donné tous les renseignements possibles sur la mort de François Louis Vandevoorde».

25 francs "pour avoir donné tous les renseignements possible..."

M.Melino, c’est Louis Antoine Joseph Mélino, qui est entré dans la famille en juillet 1821 en épousant ta cousine Catherine Thérèse Joseph Ribeyre. Il deviendra célèbre comme graveur. Nous aurons l’occasion d’en reparler.
 Mais qui est Jorge Dujardin,  « qui a donné tous les renseignements possible sur ta mort » ?  Etait-il à tes cotés lors de tes derniers moments dans une rue de Vilnius ? Un coup d’œil vers ton petit portrait, ton visage reste impassible. 
 Pour aller plus loin, il faut donc retourner fouiller dans les archives de l’armée de terre. Encore un peu de patience, cher cousin.