Où es-tu Vandevoorde ?

C'est l'histoire vraie d'un jeune soldat du 21ème régiment de ligne, François Louis Joseph Vandevoorde, "resté en arrière" pendant la Retraite de Russie en décembre 1812. L'histoire d'un charnier de plusieurs milliers de squelettes mis à jour à Vilnius en octobre 2001. Où a été découvert un shako qui pourrait être le sien. D'autant qu'en 1825, le tribunal de Lille...

Pages

  • Lettres
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  • Chronologie
  • Antakalnis, le repos des guerriers
  • L'exposition
  • Medias
  • 29ème Bulletin de la Grande Armée
  • La tirade de Flambeau dans L'Aiglon

Lettres

- Un charnier découvert à Vilnius
- Aux archives de la mairie de Lille
- Premières campagnes, premières batailles
- Déserteur?
- En campagne en Russie
- Il neigeait
-"L'armée meurt de faim"
- Bousculade mortelle porte de l'Aurore
-Jounées d'enfer à Vilnius
-Dans la presse, une "suite de triomphes"
-Que faire des cadavres?
-Les registres d'une armée de fantômes
-"Sa Malesté a eu un rhume"
-"Les lettres volées"
-Les "calembourgs" de la duchesse d'Abrantès
-Des "pertes ahurissantes"
-Les absents militaires
-Eurêka!
-Mort à Vilnius
-Les deux conscrits
-Louis XVIII et les prisonniers du Tsar
-Le retour de Georges Dujardin
-Louis Mélino et le portrait mystère
-Drôle de plumet
-Le rentier d'Armentières
-L'inventaire des biens du défunt
-Le partage de l'héritage
-La dette du curateur
-L'introuvable Charles Louis R
-L'Empereur qui abdiqua deux fois
-Les vieilles mariées
-Les "unions scandaleuses" d'Avesnes-sur-Helpe
- Si tu étais rentré en 1814...
- Les squelettes de Vilnius
- Un shako "absolument identique"
-Morts mais en "bon état de santé"
- "Mort pour la France?"
- A Vilnius, dans les traces de tes pas
-Trois héritages
-"Cuisinier de l'Empereur"
-La Retraite de Russie t'a tué
-Amis d'il y a 200 ans, rejoignez nous
-Un héros très discret
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François Vandevoorde

François Vandevoorde
1787-1812

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La Retraite de Russie m'a tué

Cher Vandevoorde,


Tu étais un héros de notre mythologie familiale, le parent «resté en arrière pendant la retraite de Russie» que Papa évoquait avec une certaine délectation avant d’aller chercher ton petit portrait et quelques vieux documents jaunis par le temps…Et le débat s’engageait : étais-tu mort gelé dans la Bérézina ou massacré par des cosaques, ou bien avais-tu survécu à cette terrible retraite de Russie, sauvé par une babouchka avant de fonder une famille aux frontières de la Russie et de la Pologne… Et il était facile, pour les enfants que nous étions, d’imaginer de petits Vandevoorde, forcément en uniforme de la Grande Armée, en train de frapper à la porte de notre appartement… Où-es-tu Vandevoorde ? Une question sans réponse jusqu’à ce qu’en octobre 2001, des ouvriers lituaniens commencent à creuser les fondations d’une série d’immeubles dans un nouveau quartier au nord-est de Vilnius… Une découverte qui a relancé nos recherches familiales. Et c’est à toi que j’ai décidé de les raconter. En tentant, autant que possible de replacer les évènements, sur ce blog, dans leur ordre chronologique.





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SylvieJ
Ni historienne, ni passionnée de la guerre, ni même admiratrice de Napoléon. Juste l’arrière-arrière-arrière-petite-fille de la cousine d’un soldat «présumé égaré» pendant la Retraite de Russie, et qui a décidé un jour de partir à sa recherche. Avec l'aide, pour le design de l’arrière-arrière-arrière-arrière-petite-fille et pour les photos de l'arrière-arrière-arrière-arrière-petit-fils.
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Soldats du 21e régiment de ligne

Soldats du 21e régiment de ligne
Illustration André Jouineau

Les oubliés de la retraite de Russie

Les oubliés de la retraite de Russie
Un livre indispensable

Mots impériaux

La Retraite de Russie, c'est une tragédie, personne n'en doute. Mais pendant mes recherches, j'ai trouvé dans les lettres de Napoléon, des lignes amusantes et/ou presque d'actualité. Et je ne voulais pas vous en priver...

Ainsi le 5 janvier 1811, une note transmise à son bibliothécaire parce qu’il désire savoir, «le plus tôt possible, s’il y a des exemples d’empereur qui aient suspendu ou déposé des papes».

A Davout le 1er mars:

«Mon cousin, j’ai besoin de 3.000 marins, de marins et non pas de portefaix, de marins et non pas de mousses, de marins et non pas de la canaille du quai de la ferraille...»

Napoléon cité par la duchesse d’Abrantès dans ses Mémoires: « La liberté de la presse ne pouvait être que funeste en France, par l’usage insensé que les écrivains journalistes faisaient de leur plume ».

Le 1er avril, une lettre à son ministre de la police générale, à Paris:«Monsieur le duc de Rovigo, qui est-ce qui a autorisé la Gazette de France a mettre l’article fort bête qu’elle contient aujourd’hui sur mon compte? Vraiment ce jeune homme fait trop de niaiseries, retirez lui la direction du journal. Ne vous souvenez pas que dernièrement il m’a fait figurer dans un bal masqué, comme si j’allais dans un bal masqué?»

Depuis Viazma le 9 novembre 1812: «Monsieur le duc de Bassano, écrivez au baron Renhard pour qu’il fasse sentir au roi combien il est ridicule de transformer l’église principale des protestants de Cassel en église catholique; et qu’il est très dangereux de toucher aux matières de religion, et que cela ne fait qu’aigrir les peuples…».

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Existait peut-être déjà en 1812

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"L'expiation" de Victor Hugo


Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.

Pour la première fois l'aigle baissait la tête.

Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,

Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.

Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.

Après la plaine blanche une autre plaine blanche.

On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.

Hier la grande armée, et maintenant troupeau.

On ne distinguait plus les ailes ni le centre.

Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre

Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés

On voyait des clairons à leur poste gelés,

Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,

Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.

Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,

Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d'être tremblants,

Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.

Il neigeait, il neigeait toujours ! La froide bise

Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,

On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.

Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre :

C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,

Une procession d'ombres sous le ciel noir.

La solitude vaste, épouvantable à voir,

Partout apparaissait, muette vengeresse.

Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse

Pour cette immense armée un immense linceul.

Et chacun se sentant mourir, on était seul.

- Sortira-t-on jamais de ce funeste empire ?

Deux ennemis! le czar, le nord. Le nord est pire.

On jetait les canons pour brûler les affûts.

Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus,

Ils fuyaient ; le désert dévorait le cortège.

On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige,

Voir que des régiments s'étaient endormis là.

Ô chutes d'Annibal ! lendemains d'Attila !

Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières,

On s'écrasait aux ponts pour passer les rivières,

On s'endormait dix mille, on se réveillait cent.

Ney, que suivait naguère une armée, à présent

S'évadait, disputant sa montre à trois cosaques.

Toutes les nuits, qui vive ! alerte, assauts ! attaques !

Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux

Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux,

Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves,

D'horribles escadrons, tourbillons d'hommes fauves.

Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait.

L'empereur était là, debout, qui regardait.

Il était comme un arbre en proie à la cognée.

Sur ce géant, grandeur jusqu'alors épargnée,

Le malheur, bûcheron sinistre, était monté ;

Et lui, chêne vivant, par la hache insulté,

Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,

Il regardait tomber autour de lui ses branches.

Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour.

Tandis qu'environnant sa tente avec amour,

Voyant son ombre aller et venir sur la toile,

Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile,

Accusaient le destin de lèse-majesté,

Lui se sentit soudain dans l'âme épouvanté.

Stupéfait du désastre et ne sachant que croire,

L'empereur se tourna vers Dieu ; l'homme de gloire

Trembla ; Napoléon comprit qu'il expiait

Quelque chose peut-être, et, livide, inquiet,

Devant ses légions sur la neige semées :

« Est-ce le châtiment, dit-il. Dieu des armées ? »

Alors il s'entendit appeler par son nom

Et quelqu'un qui parlait dans l'ombre lui dit : Non.







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