mardi 21 décembre 2010

L’introuvable Charles Louis R

Cher cousin
Ce titre un peu accrocheur, c’est l’illustration d’un échec que j’espère provisoire. En examinant la répartition de l’héritage Castrique, j’avais découvert que tu n’étais pas le seul militaire « absent » de la famille » à l’époque. Qu’il y avait aussi Charles Louis Ribeyre, ou Ribert ou Ribier selon les rares documents dont je disposais encore recemment. Au printemps, j’irai peut-être faire un tour à Moissac,  d’où venait Christophe Ribeire, ton grand-père et le sien. Neussargues-Moissac dans le Cantal et non pas en Lozère ou dans  le Tarn et Garonne comme je le croyais encore récemment.

L'acte de naissance de Christophe Ribeire
Et l'orthographe d'origine, c'est bien celle-là, Ribeire comme en témoignage l'acte de naissance retrouvé grâce à l'aide précieuse des généalogistes de Lozère.
Ribier, Charles Louis. C’est pourtant sous ce nom que son acte de naissance a été enregistré à l’état-civil d’Armentières le 23 mars 1791. C’était donc un conscrit de 1811. Dans le registre des conscrits de cette année là, feuilleté aux archives municipales, il est précisé  qu’il avait le visage ovale et le teint coloré, qu’il mesurait 1,66m,  était célibataire et exerçait la profession de tailleur. Son père était décédé (en avril 1810), et sa mère était dentellière. Peut-être le connaissais-tu ?
Charles a tenté d’éviter la conscription puisqu’il était fils unique d’une mère veuve avec des sœurs. En plus de Catherine Thérèse et de Claire Aimée, des cousines à toi, que nous avons déjà croisées, il y a eu Louis et Romarin  qui sont morts enfants.  
Renvoyé en conseil de recrutement, Ribier, Louis Charles  a été « placé à la fin du dépôt » par une décision prise le 13 avril 1811. Autrement dit, il avait obtenu le droit de n’être mobilisé que parmi les derniers de sa classe… En 1814, sa mère l’a déclaré militaire « absent ». Il a donc été incorporé lui aussi. Mais quand et dans quel régiment ?   J’ai feuilleté toute une série de registres, les 1R 151, 162, 166, 326 et 327… Je n’ai pas trouvé son nom mais la recherche était intéressante. Ainsi dans le 1R162, il y avait le « procès verbal de clôture de la première partie de la session ordinaire du conseil de recrutement du département du Nord consacré à l’apurement de la classe de 1811 ». Une séance qui s’est tenue le 20 mars 1812. Sur les 8657 conscrits de cette classe, auxquels il faut ajouter 306 hommes des classes antérieures. Parmi les réformés d’office, 54 l’ont été pour défauts de taille, 43 pour des difformités évidentes, et 509 pour des infirmités. Restaient 7427 conscrits mais ils ne seront que 1927 à « être appelés à marcher ».
Parmi les 5500 qui resteront au dépôt, 221 fils unique de veuve comme Charles Louis, 61 fils de vieillard de 71 ans, et 87 ainés d’orphelins.  
D’un registre à l’autre, je n’ai encore trouvé le nom de ton cousin nulle part. Mais je te rassure, j’ai commencé le 1R299…Et il me reste entre autres les 1R 297, 298 et 302 et 308. Promis cher cousin, je vais bientôt retourner à Lille. Après les fêtes.